Méditation de Thich Nhat Hanh

Posted on 11 janvier 2015

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Nous sommes tous des fleurs

Thich Nhat Hanh

La méditation est faite pour apporter la paix, la joie et l’harmonie en nous et autour de nous. Pour que notre florescence reste épanouie, pour retrouver la paix, le bonheur et le sourire, nous devons avant tout apprendre à « arrêter ». Arrêter nos angoisses, nos soucis, notre colère, notre agitation et notre tristesse. C’est la base de toute méditation. Quand les choses ne vont pas bien, il est bon de savoir arrêter afin d’empêcher les énergies désagréables ou destructrices d’agir. Arrêter ne signifie pas réprimer, mais calmer. Si nous voulons que l’océan se calme, nous n’allons pas essayer de le vider de son eau. Sans eau, il n’y plus d’océan. Lorsque nous sentons que la peur, la colère ou l’agitation sont en nous, nous n’avons pas besoin de les rejeter. Pour calmer la tempête il nous suffit simplement d’inpirer et d’expirer consciemment « écouter sa respiration naturelle »

J’inspire, et je sais que j’inspire

J’expire, et je sais que j’expire

Dedans/Dehors

J’inspire, et je suis la fleur

J’expire, j’en ai la fraîcheur

Fleur/Fraîcheur

J’inspire, et je me vois montagne

J’expire, et je me sens solide

Montagne/Solide

Respirez en vous concentrant légèrement sur chaque inspiration, sur chaque expiration.

Sans penser à rien d’autre, dites-vous :

« J’inspire et je sais que j’inspire. J’expire, et je sais que j’expire ».

Si vous  préférez, vous pouvez aussi juste dire « Dedans… » lorsque vous inspirez et « Dehors… » lorsque vous expirez (assis, debout, couché ou en en marchant).

Respirer nous nourrit.

 Cet exercice est essentiel pour apprendre à s’arrêter, se calmer et revenir à soidans l’instant présent. Lorsque vous vous sentez prêts, passez à la seconde strophe.

« J’inspire, et je me vois fleur.

 J’expire, j’en ai la fraîcheur. »

En inspirant pensez « Fleur… »  expirant, pensez « Fraîcheur… ».

 

Bien que nous soyons tous nés fleurs, nos soucis nous ont peut-être fait perdre notre fraîcheur et notre vitalité. En pratiquant « Fleur/Fraîcheur » nous arrosons notre fleur. Si nous le faisons en pleine conscience, chacune des cellules de notre corps retrouvera le sourire et en quelques respirations nous allons raviver notre inflorescence.

Lorsque nous voyons une personne vraiment vivante, une personne qui sait préserver sa florescence, nous avons envie d’être près d’elle. La respiration consciente peut nous aider à ressentir la vie en nous. Les enfants qui ont peu soufferts sont restés des fleurs merveilleuses, de ces fleurs capables d’être source de joie pour tous, à tout moment. Le simple fait de respirer consciemment et de sourire nous permet à nous aussi d’avoir une fleur à offrir en partage. Et plus nous pratiquerons, plus nous sourirons, et plus notre fleur sera belle. Une fleur n’a pas à être autre chose qu’une fleur.

Un être humain, s’il est vraiment humain, suffit à donner de la joie au monde entier. Aussi, pratiquez  « J’inspire… J’expire… »  retrouvez votre florescence. C’est pour nous tous que vous le faites. Votre vitalité, votre fraîcheur et votre joie nous apportent la paix.

« J’inspire, et je me vois montagne. J’expire, et je me sens solide. »

En inspirant pensez «Montagne… » en expirant, pensez «Solide… ».

Pour méditer sur cette strophe commencez par vous sentir solide. Visualisez un arbre dans la tempête. A la cime, le vent secoue violemment les petites branches et les feuilles. L’arbre paraît vulnérable, fragile, il semble prêt à casser d’un instant à l’autre. Pourtant, si vous regardez le tronc, vous constatez qu’il est solide. Et si vous observez le pied de l’arbre, vous constaterez aussi qu’il est profondément et solidement enraciné dans le sol. L’arbre peut résister à la tempête.

Nous sommes un peu comme l’arbre. Notre tronc, notre centre, se trouve juste en dessous de notre nombril. Nos pensées et nos émotions sont localisées au niveau de notre tête et de notre poitrine.

Lorsque nous sommes sous l’emprise d’une émotion forte, comme le désespoir, la peur ou la colère, il peut être dangereux de rester dans la tempête. Nous devons faire notre possible pour quitter cet endroit et descendre dans la vallée. Là, nous pourrons inspirer et expirer dans le calme, en prenant conscience des mouvements de notre abdomen qui se gonfle et se creuse au rythme de notre respiration.

La pratique de la respiration consciente nous aidera à faire face aux moments difficiles et aux émotions fortes.

Pour éviter la guerre, nous devons pratiquer la paix aujourd’hui. Si nous instaurons la paix dans nos cœurs et dans notre façon de regarder les choses, il n’y aura pas de guerre. La seule façon d’arrêter une guerre est d’être dans la paix.

Nous devons apprendre à apprécier les plaisirs simples de la vie et l’enseigner à nos enfants. C’est essentiel pour notre survie. Mais notre société est tellement malade que cela risque de ne pas être facile. Assis sur l’herbe avec notre enfant, montrons-lui les délicates petites fleurs jaunes et bleues et admirons ensemble ces miracles. Apprendre la paix commence par là.

Extrait de « La plénitude de l’instant – Vivre en pleine conscience

 

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