Le secret de la fleur d’or

Posted on 12 février 2016

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Ma lecture du

Livre de la vie, un grand classique chinois de Tung-Pin-Lü

traduit par Thomas Cleary

C’est un manuel de 13 chapitres qui offre une méthode directe de réalisation de soi, fondée sur des enseignements d’origine taoïste et bouddhique.
Ce texte, fort, traite de l’éveil profond du potentiel qui sommeille en tout être humain.
L’or signifie la lumière, la lumière de l’esprit.

Les confucianistes appellent cela »tendre la main vers la connaissance« , les bouddhistes »observer l’esprit » et les taoïstes « l’observation intérieure »

La fleur  symbolise l’épanouissement, le jaillissement de la lumière de l’esprit, dans le centre du corps appelé la cour jaune.

1  –  L’esprit céleste

  1. Le naturel s’appelle la voie. La voie n’a ni nom ni forme, elle est simplement l’essence, l’esprit primordial.
  2. Invisibles, l’essence et la vie répondent au ciel et à la lumière. Invisibles, le ciel et la lumière répondent aux deux yeux.
  3. Tout extrême entraîne un revirement.
  4. La fleur dorée est la lumière.
  5. Tout le travail de retournement de la lumière est fondé sur la méthode de l’inversion (yin-yang).
  6. Les merveilles des sphères les plus sublimes se trouvent toutes dans le cœur : là où se concentre l’esprit parfaitement ouvert et lucide, les taoïstes  l’appelle la terre ancestrale « la cour jaune« , le centre du corps. 
  7. Si l’esprit céleste est pareil à une maison, la lumière est le maître de maison. Quand on retourne la lumière, toutes les énergies du corps deviennent ascendantes.
  8. La lumière est facile à mettre en mouvement mais difficile à stabiliser. Une fois retournée, pendant un certain temps, elle se cristallise.
  9. La fleur d’or est pareille à la pilule d’or.
  10. Les transmutations de l’illumination spirituelle sont toutes guidées par l’esprit.

2- L’esprit originel et l’esprit conscient

  1. La vitalité et l’énergie dégénèrent en même temps que l’univers mais l’esprit originel demeure : c’est l’infini.
  2. Le plus grand secret de l’alchimie sont l’eau de la vitalité, le feu de l’esprit et la terre de l’attention.
  3. L’eau de la vitalité est l’énergie de la véritable unité primordiale. Le feu de l’esprit est l’illumination. La terre de l’attention est la chambre centrale de l’esprit céleste.
  4. Le feu de l’esprit est fonction, la terre de l’attention substance et l’eau de la vitalité  fondement.
  5. Le corps est crée par l’intention. Le corps n’est pas uniquement physique : il est habité par un esprit inférieur ( yin) qui fonctionne avec la conscience.
  6. Il y a aussi un esprit supérieur (yang) c’est la cachette de l’esprit ; le jour dans les yeux et la nuit dans le foie. Quand il est dans les yeux il voit, quand il est dans le foie il rêve.
  7. En retournant la lumière, on raffine la partie inférieure, ce qui préserve l’esprit.
  8.  La lumière étant le principe créatif c’est en la retournant qu’on le restaure.
  9. Persistez dans cette voie et tout naturellement l’eau de la vitalité coulera à flots, le feu de l’esprit éclairera, la terre de l’attention se stabilisera. C’est ainsi que l’embryon de la sagesse se consolidera.

3 – Retourner la lumière et rester au centre

  1. Quand on retourne la lumière, les énergies du ciel et de la terre, le Yin et le Yang se mélangent. C’est ce qu’on appelle la « pensée raffinée » ou « l’énergie pure » ou la « pensée pure »
  2. Ce n’est qu’au terme de cent jours de travail que la lumière est réelle , elle jaillit spontanément. D’un point d’authentique énergie positive se forme comme une perle. Il convient de l’observer, calmement, tranquillement.
  3. Dans la création originelle intervient une lumière qui agit en maître d’œuvre. Elle correspond dans le monde au soleil et chez les êtres humains aux yeux.
  4. On dit dans Le classique de la convergence du Yin : »Le mécanisme se trouve dans les yeux » et dans les Questions sans détour de l’Empereur Jaune : « Les rayons de lumière du corps humain jaillissent vers le haut pour rentrer dans l’ouverture de l’espace.
  5. Retourner la lumière ne signifie pas retourner la lumière d’un seul coup car il s’agit  d’évacuer toutes les pulsions de l’habitude.
  6. On dit dans La marche héroïque : « Pure pensée est envol, pure émotion est chute » Les disciples qui ont peu de pensées et beaucoup d’émotions sombrent dans les voies inférieures (c’est à dire subissent des perturbations autant mentales que physiques)
  7. Observer clairement et quand votre souffle se fera tranquille, l’esprit sera vigilant et précis. Voilà comment appliquer la méthode du retournement.
  8. La lumière n’est ni en soi ni en dehors de soi. Les montagnes, les rivières, le soleil, la lune et toute la terre participent aussi de cette lumière qui ne se trouve donc pas seulement en soi.
  9. Toutes les opérations de l’intelligence, la connaissance et la sagesse participent également de cette lumière qui ne se trouve pas en dehors de soi.
  10. De même que la lumière du ciel et de la terre emplit l’univers, la lumière d’un seul être s’étend aussi naturellement aux cieux et embrasse la terre.
  11. Voilà pourquoi si l’on retourne la lumière, le monde entier se retourne également.
  12. Les rayons de lumière se concentrent vers le haut, dans les yeux : voilà la grande clé du corps humain. Si vous ne passez pas chaque jour un moment tranquillement assis vous vous priverez de cette lumière.
  13. On dit dans Le petit traité de l’arrêt et du voir : les termes «  arrêt et voir » sont inséparables ils signifient concentration et pénétration.
  14. Le retournement correspond à l’arrêt, la lumière à la vision.
  15. Tous les phénomènes reviennent au calme et « le ciel s’ouvre, la terre est vaste et toutes choses sont ce qu’elles sont » et on peut considérer cela comme un accomplissement.
  16. Se concentrer sur le centre veut dire poser son attention sur l’essentiel sans cependant tomber dans une concentration rigide.

4 – Retourner la lumière et accorder le souffle

  1. Cette méthode demande une pratique nourrie par une détermination sans faille. Les bienfaits viendront d’eux-même.
  2. Les débutants oscillent entre la torpeur et la distraction. Il suffit simplement d‘écouter son souffle pour se positionner entre les deux  dans le calme éveillé.
  3. Le souffle est comme l’esprit qui respire. Quand l’esprit bouge il y a de l’énergie. L’énergie est l’émanation de l’esprit.
  4. Nos pensées sont très rapides : dans l’instant où surgit une pensée au hasard, une inspiration et une expiration y réponde. Ainsi, le souffle qui rentre et le souffle qui sort vont de pair, tel le son et l’écho. Étant donné que l’on respire un nombre incalculable de fois au cours d’une journée, on a un nombre de pensées incalculable.
  5. Il est impossible de ne pas avoir de pensées tout comme il est impossible de ne plus respirer. Il faut savoir laisser l’esprit et le souffle se reposer l’un sur l’autre pour  permettre le retournement de la lumière.
  6. Cette méthode utilise deux lumières : celle des oreilles et celle des yeux. La lumière des yeux signifie le soleil et la lune dont l’éclat se combine. La lumière des oreilles veut dire le soleil et la lune intérieure dont la vitalité se combine. Cependant la vitalité est de la lumière figée et stabilisée :  » elles ont la même source mais des noms différents« La clarté de l’ouïe et celle de la vision procèdent de la même clarté spirituelle.
  7. Quand vous vous asseyez en méditation, baissez les paupières et établissez un point de référence ; puis lâchez-prise tout en laissant l’esprit écouter le souffle.
  8. Cependant ne laisser pas le souffle devenir audible : écouter son absence de son car dès qu’il y a un son on n’entre pas dans le subtil…Plus vous lâcherez prise plus grande sera la subtilité et plus la subtilité sera grande plus la tranquillité sera profonde.
  9. Au bout d’un long moment, soudain le subtil même s’interrompra et le souffle véritable apparaîtra : la substance de l’esprit deviendra alors perceptible.
  10. Cela tient au fait que quand le l’esprit est subtil le souffle l’est aussi ; et quand l’esprit est unifié, il met l’énergie en mouvement. La stabilité de l’esprit doit être précédée par le développement de l’énergie car l’esprit n’a pas de localisation sur laquelle travailler ; aussi la concentration sur l’énergie sert-elle de point de départ. C’est ce que l’on appelle la conservation de l’énergie pure.
  11. Le mouvement c’est comme « tirer sur les ficelles. Mouvement n’est qu’une autre façon de dire maîtrise. Puisque une action peut produire un mouvement pourquoi la tranquillité ne pourrait-elle pas produire le calme ?
  12. Une poule donne vie à son œuf  grâce à sa chaude énergie mais comme cette énergie ne réchauffe que la coquille , la volaille dirige mentalement son énergie à l’intérieur. Cette écoute correspond à une concentration sans faille et l’énergie pénètre à l’intérieur et grâce à la chaude énergie la naissance a lieu.
  13. Quand la poule s’éloigne de son œuf, la concentration de son esprit est ininterrompue  et la chaude énergie l’est également et l’esprit prend vie.
  14. La vie de l’esprit surgit de la mort préalable de l’intellect et  l’esprit originel prend vie « placer l’esprit en un point et tout est possible » comme dit Bouddha
  15. Si l’esprit a tendance à courir en tous sens, unifiez le par le truchement du souffle. Si le le souffle devient trop grossier, servez de l’esprit pour l’affiner. Si vous procéder ainsi, comment l’esprit pourrait-il ne pas se stabiliser ?

5 – Erreurs dans le retournement de la lumière

  1. Bien que votre pratique mûrisse progressivement, « il y a de nombreux gouffres devant la falaise aux arbres desséchés« . D’où la nécessité d’expliciter en détail les expériences possibles. Mais ce n’est que lorsque vous en serez vous-même arrivé  à ce point-là que vous comprendrez de quoi je parle.
  2. Quand vous vous apprêter à pratiquer cette méthode, tâchez de ne pas avoir trop de chose en tête afin d’être ouvert et libre. Si l’esprit est détendu, le corps relâché, la respiration naturelle devient légère, fine, régulière, profonde et ainsi vous pouvez goûtez le calme.
  3. Une fois dans ce calme éveillé, vous pouvez  vous connecter au ciel  en étant à l’écoute de votre  souffle.
  4. Cependant, ne vous enflammez pas à l’idée de goûter une expérience (C’est vite fait, si l’on prend la réalité trop au sérieux. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas reconnaître la réalité, qui se situe entre l’existence et la non existence. On peut y parvenir grâce à l’intention mais en oubliant la volonté…)
  5. Mais quand l’esprit est vigilant et éveillé, restez détendu et naturel. Mais ne tombez pas dans les éléments physiques et mentaux où les illusions matérielles et psychologiques ont vite fait de prendre le dessus. Si vous avez tendance à sombrer dans la léthargie chaque fois que vous méditez et que vous avez l’impression d’un relatif manque de montée d’énergie, cela veut dire que vous êtes tombé dans un monde d’ombre « vous êtes d’humeur froide, le souffle tend à sombrer et la tête se dessèche »
  6. Pourtant, il ne vaut rien de suivre tout ce qui se présente : Une fois entré dans le calme, toutes sortes de pensées diverses se présenteront à vous sans raison apparente. Vous constaterez que vous ne pouvez pas les chasser à votre guise, et même que vous vous sentez plus à l’aise si vous les suivez. C’est ce qu’on appelle l’assujettissement du maître qui devient lui-même valet.
  7. Si cela devait se prolonger, vous tomberiez dans les différents chemins de traverse des domaines de la forme et du désir.
  8. Une fois que vous aurez compris cela, vous pourrez chercher des preuves dans l’expérience.

 

6 – Expériences qui authentifient le retournement de la lumière

  1. Nombre d’expériences qui authentifient la pratiques ne peuvent être faites sans risques par ceux de capacités modestes. Il faut chercher la libération de l’être : on ne saurait gérer cet accomplissement avec une attitude cavalière ou arrogante.
  2. Quand le calme se prolonge l’esprit et les sentiments sont joyeux (comme dans un bon bain) C’est ce qu’on appelle « l’harmonie positive » qui emplit le corps entier.
  3. Quand « se taisent les myriades de pipeaux » et que « la lune brille au milieu du ciel« , la terre entière vous semble un monde de lumière. C’est l’émergence de la luminosité, substance même de l’esprit, c’est le véritable épanouissement de la fleur d’or.
  4. Une fois le corps entièrement rempli, vous ne craindrez plus ni vent ni gelée. Quand vous serez confronté à des difficultés que les autres assument en souffrant, la brillance de votre esprit plein de vie s’en trouvera encore renforcée. La maison est d’or jaune, la terrasse de jade blanc. Avec une bouffée d’énergie vraie, vous insufflez la vie à la pourriture du monde. Le sang rouge devient du lait, le corps physique est tout d’or et de joyaux. C’est la grande stabilisation de la fleur d’or.
  5. Le premier stade correspond aux symboles techniques du soleil couchant, de la grande étendue d’eau et des rangées d’arbres que mentionne le Livre de Visualisation. Le soleil couchant représente l’élaboration des fondations de l’indifférencié : il s’agit de l’infini. « Le bien supérieur est comme l’eau » d’une pureté immaculée : il s’agit de l’ultime. Le maître est le souverain qui produit le mouvement. Le mouvement étant symbolisé par le bois, il est représenté par des rangées d’arbres – des rangées de sept, signifiant la lumière des sept ouvertures du « cœur »
  6. Le deuxième stade commence à partir des fondations. C’est le moment où la terre entière devient un champ de joyaux, de cristaux de glace : la lumière se solidifie progressivement. Une grande terrasse s’édifie. Quand au Bouddha ? Bouddha est  » l’or immortel » de la grande sagesse. Telle est l’expérience qui authentifie le stade supérieur.
  7. Considérons à présent trois expériences qui ont valeur d’authentifications de la pratique. L’une se produit quand on est saisi en méditation et que l’esprit est en état d’ouverture : les voix des gens qu’on entend semblent très lointaines mais l’on comprend tout clairement, bien que les sons ressemblent à l’écho dans une vallée. Tout est clairement entendu sans que vous n’ayez vous-même rien entendu. Tel est l’esprit en état d’ouverture.
  8. Une autre expérience se produit, quand au milieu du calme, la lumière des yeux brille très fort et emplit tout l’être. C’est comme si l’on ouvrait les yeux dans un nuage : pas moyen de trouver son corps. Voilà « la chambre vide qui produit de la lumière« . Le dedans et le dehors sont inondés de lumière, le calme est visité par des signes de bon augure.
  9. Autre expérience : au milieu du calme, l’énergie du corps devient telle de la soie ou du jade. Si, quand vous méditez, vous n’arrêtez pas l’énergie, elle montra avec la légèreté d’un flotteur. Ainsi, l’esprit retournera au « suprême ciel« . Voilà comment, au bout d’un long moment, on peut finalement s’élever.
  10. Ces trois expériences peuvent se vérifier dès maintenant, mais il n’est pas encore possible de les expliquer plus précisément. Car l’expérience des choses supérieures est individuelle, survenant à chacun selon ses facultés. Cela correspond à ce que le « Traité de l’arrêt et du voir«  appelle l’émergence des manifestations des racines du bien.
  11. Quand on boit de l’eau, on sait tout de suite si elle est froide ou chaude : il en va de même pour ces choses là. Chacun doit lui-même avoir sa conviction. Alors seulement apparaît la véritable énergie primordiale unifiée.
  12. Si, à la faveur d’une expérience « authentifiante », vous trouvez vous-même l’énergie unifiée, l’élixir se cristallisera immédiatement. C’est un grain de réalité. «  Un grain puis un autre – du vague à la réalité » Cela se rapporte au « grain premier » qui se développe au fil du temps. Il y a aussi l grain premier total qui est non mesurable.
  13. Chaque grain possède son pouvoir de grain. Voilà qui requiert avant tout une grande force personnelle.

7 – Méthode vivante du retournement de la lumière

1 – Point n’est besoin d’abandonner vos occupations ordinaires tandis que vous pratiquer le retournement de la lumière. Comme disait un ancien « Quand des situations se présentent, il faut réagir. Quand des choses se présentent, il faut discerner »

2 – Si vous gérer vos occupations ordinaires avec vigilance précise, la lumière ne sera pas submergée par les choses. Aussi convient-il de répéter maintes fois ce retournement « sans forme »(sans visualisation) de la lumière.

3- Si vous pouvez inlassablement « ramener le regard » à la source de l’esprit, quoi que vous fassiez alors et sans vous attacher à la moindre image d’une « personne » ou d’un « soi‘, ce sera le « retournement de la lumière où que l’on soit« . C’est la meilleure des pratiques.

4- Si vous pouvez passer une ou deux heures tranquille à méditer, tôt le matin, l’esprit dégagé de tout objet, voilà ce qu’il y a de mieux. Quand vous êtes occupé par votre travail ou par des rapports avec les autres, recourez à la technique du  » ramener le regard » et il n’y aura pas d’interruption de votre pratique.

8 – Le secret de la liberté

1 – Figer l’esprit dans le repaire de l’énergie

Et vous verrez soudain

La blanche neige s’envoler en pleine été,

Le soleil briller dans l’eau de minuit.

2 – « La patrie du rien du tout renferme un mystère à l’intérieur d’un mystère »

3- L’essence de la grande voie est d’agir avec détermination mais sans effort. L’absence d’effort permet de ne pas s’attacher aux conventions, aux formes ni aux images en usage là où l’on se trouve et, comme ce non-effort s’accompagne d’actes délibérés, on évite de tomber dans le vide indifférent, la vacuité morte.

4- Si la fonction est toute au centre, le mécanisme se trouve entièrement dans les yeux. Les yeux sont les manettes  des étoiles, les commandes de la création, du yin et du yang.

5 – Ce qui a été dit précédemment  à propos du retournement de la lumière n’est que l’exposé d’une méthode permettant aux néophytes de contrôler l’intérieur depuis l’extérieur, afin de les aider à l’indépendance.

6 – A mesure que la voie devient plus claire, le ciel n’éprouve pas de ressentiment par rapport à la voie mais divulgue directement la doctrine insurpassable.

7 -Le retournement de la lumière n’est qu’un terme général : à chaque degré de progrès dans la pratique, le jaillissement de la lumière prend une plus grande ampleur et la méthode de retournement devient de plus en plus subtile. Au lieu de contrôler le dedans depuis le dehors, comme avant, on maîtrise l’extérieur tout en demeurant au centre.

8- Quand vous voulez entrer dans le calme, commencez par accorder et concentrer le corps et l’esprit pour qu’ils soient libres et paisibles. Lâchez prise de tout objet afin qu’il ne reste plus rien en suspens dans votre esprit et que l’esprit céleste prenne la place qui lui revient au centre.

9 – Ensuite baissez les paupières et tournant le regard vers l’intérieur, contemplez la chambre de l’eau. Quand la lumière y parviendra la véritable énergie y jaillira.

10- Le feu  est yang à l’extérieur et yin à l’intérieur. Il est donc essentiellement principe créatif

11 – Quand on retourne la lumière pour éclairer l’intérieur, l’énergie  négative s’arrête et la fleur de la lumière brille d’un éclat concentré qui est pure énergie positive.

12 – En vertu du fait que les semblables s’assemblent inévitablement, la positivité de l’eau jaillit. Il ne s’agit plus seulement de la positivité de l’eau mais de la positivité du principe créatif même, répondant à la positivité du principe créatif. Une fois que  les deux se rencontrent, ils s’unissent indissociablement et le vivant mouvement de l’énergie créatrice va et vient, tantôt flottant, tantôt sombrant. Dans la chambre essentielle qui est en soi, l’on éprouve une indéfinissable impression d’espace, au delà de toute mesure,et le corps se sent merveilleusement léger et flottant. C’est ce que l’on appelle « les nuages qui emplissent les mille montagnes »

13 – Ensuite le va et vient ne laisse pas de trace, le flottement et la submersion sont indiscernables. Les canaux sont apaisés, l’énergie s’arrête : c’est le véritable rapport. C’est ce que l’on appelle « la lune tremblant dans les flots par myriades »

14 – Le premier sursaut de l’esprit céleste dans la totalité dans la totale obscurité de l’inconnaissance correspond au retour de l’énergie positive initiale. C’est « le minuit vivant ». Ce qui se passe à ce moment là doit être expliqué en détail.

15 – D’ordinaire,lorsqu’on laisse ses yeux et ses oreilles suivre des objets, les sens sont stimulés et ne s’arrêtent qu’après que les objets disparaissent. Bien que que cette activité et le répit qui s’ensuit ne soient que des « cerfs », « le souverain » devient leur esclave. C’est ce que appelle « vivre toujours avec des fantômes »

16 – Mais si au milieu de toute l’activité et du répit vous demeurez au ciel tout en vous trouvant parmi l’humanité, le souverain est alors l’être humain authentique. Qu’il se meuve et vous bougez avec lui : le mouvement est la racine du ciel. Qu’il soit au repos et vous vous arrêtez avec lui : le repos est la caverne de la lune.

17 – Si l’esprit céleste reste tranquille et que vous manquez le bon moment pour agir, c’est une erreur due à la faiblesse. Si vous réagissez après que l’esprit céleste a agi, c’est une erreur due à un manque de vivacité.

18 – Quand l’esprit céleste se meut, servez-vous de la pure attention pour le faire monter dans la chambre du principe créatif et guidez le avec la lumière mentale concentrée sur le dessus de la tête. Cela c’est agir à propos.

19 – Une fois l’esprit céleste juché sur le pic du principe créatif, il flotte de lui-même vers le haut, puis soudain approche le calme total. Recourez alors à la pure attention pour le diriger vers la cour jaune qui se trouve au centre du corps.

20 – Aux abords du calme total, aucune pensée ne surgit. A cet instant le corps et l’esprit connaissent une grande liberté. C’est le moment où « le ciel entre dans la terre« .

21 – Quand on commence à pratiquer le retournement de l’énergie et que l’esprit se disperse on cherche à le concentrer et c’est ce que on appelle  » nourrir la source essentielle en ajoutant du combustible.

22 – Une fois la concentration atteinte, on flotte naturellement sans dépenser d’énergie. C’est ce qu’on appelle « installer l’esprit dans l’espace originel, rassembler le primordial ».

23 – Quand les ombres et les échos se sont dissipés et que l’on demeure parfaitement stable dans un calme profond, voilà ce qu’on appelle « hiberner dans la tanière de l’énergie, quand toute les merveilles retournent à la source »

24 _  Chaque stade présente trois phases, de sorte qu’il y a  en tout neuf phases. Je les expliquerai plus tard, me bornant pour l’instant à évoquer les trois phases de chaque stade.

25 – Dans la phase de nutrition et d’apaisement initial, rassembler équivaut à nourrir et hiberner de même. A la fin, nourrir est aussi hiberner. On peut en déduire la phase intermédiaire par analogie.

26 – Les lieux se différencient sans que l’on ait soi-même à changer de place.  C’est l’ouverture« sans forme », au sein de laquelle tous les lieux ne font qu’un. Le temps se différencie sans que l’on ait soi-même à changer d’époque. C’est le temps apériodique, simple fraction d’un cycle universel de l’organisation originelle.

27 – L’esprit ne peut agir tant qu’il n’a pas atteint le calme suprême.. L’activité influencé par  la matérialité relève du désir humain tandis que les actes accomplis hors de cette influence sont l’activité du ciel.

28 – Cela ne veut pas dire qu’on oppose l’activité du ciel à la nature du ciel…Je vais maintenant expliquer le mot désir.

29 – Le désir, c’est considérer que les choses existent ou faire preuve d’une attitude possessive à leur égard. C’est de la pensée déplacée, c’est agir avec arrière-pensée.

30 – Qu’aucune pensée ne surgisse et apparaît la vraie vigilance. Voilà l’attention pure. Lorsque le potentiel céleste est soudain activé au milieu d’une absorption silencieuse n’est ce pas là l’attention spontanée ? Voilà ce qu’on appelle l’activité sans effort.

31 – Les deux premières lignes du premier chapitre résument bien la fonction de la fleur d’or. Les deux lignes suivantes se rapportent à l’intervention du soleil et de la lune : « le cœur de l’été » signifie le « feu » du feu (trigramme Li du livre des transformation : le Yi Jing). La « blanche neige » représente le vrai yin au cœur du feu sur le point de retourner à la terre. « Minuit » représente l’eau de l’élément eau. Le « soleil » correspond à l’unique yang situé au cœur de l’eau sur le point de s’embraser et de retourner au ciel. Voilà en quoi consiste l’opération d’alchimie spirituelle « puiser dans l’eau pour remplir le feu »

32 – Les deux lignes suivantes expliquent la fonction du « manche de la louche« , tout le mécanisme d’ascension et de descente. Les mots « dans l’eau » ne se rapportent-ils pas à l’élément eau ? Les yeux, brise de l’élément air, brillent dans la chambre de l’eau et invitent la vitalité du yang dominant.

33 –  » Les cieux » se rapporte à la chambre du principe créatif.

34 –  Les deux dernières lignes ont trait au secret à l’intérieur du secret. Du début à la fin, on ne peut se passer du secret  à l’intérieur du secret. Voilà ce qu’on appelle nettoyer l’esprit, laver ses pensées « se baigner »

35 – l’éducation des sages  commence dans l’infini et s’arrête dans l’infini.

36 -Dans le taoïsme « pratiquer l’ouverture » représente le travail de parachèvement de l’essence de la vie.

37 –  Toute  la pratique  décrite dans ce livre est contenue dans la formule «  vacuité de l’esprit », ne pas être  affecté par les circonstances, tout simplement  « se baigner ».

38 – Si vous ne comprenez pas comment les trois stades en fait sont inclus dans un seul, je vous citerai à titre d’exemple l’enseignement bouddhique de la contemplation de la vacuité, du conditionnel et du centre.

39 –  Vacuité, vide de toute chose – Conditionnel, multiplicité des phénomènes  ; en restant au centre de cette vacuité.

40 – Si tout en pratiquant la contemplation de la vacuité, vous savez ne pas perdre de vue la multiplicité des phénomènes sans vous y attacher vous pratiquez les trois contemplations.

41 –  En fin de compte la maîtrise signifie voir vraiment la vacuité. Par conséquent lorsque vous pratiquez la contemplation de la vacuité, la vacuité est vide, le conditionnel est vide et le centre l’est aussi.

42 – Lorsqu’on pratique la contemplation du conditionnel il s’agit de l’action mais la vacuité et le centre sont alors conditionnel.

43 – Lorsqu’on est en route vers le centre on médite aussi sur la vacuité mais on on dit simplement le centre. Et quand l’on parvient au centre il n’y a plus rien à dire.

44 – Bien qu’il m’arrive de parler du feu, je parle aussi de l’eau, parfois. Or d’un point de vue ultime ils n’ont pas bougé. Avec une seule parole j’ouvre la bouche mais le mécanisme essentiel se trouve dans les yeux. Mécanisme signifie fonction : on s’en sert pour gérer la création.

45 – Ce qui ne veut pas dire que la création se borne à cela. Toutes les facultés des sens et de l’esprit étant des mines de lumière, comment pourrait-on prétendre ne s’occuper que des deux yeux et point du reste ?

46- Pour vous servir du yang de l’eau, il faut prendre la lumière du feu pour l’illuminer et l’absorber. Cela montre que le « soleil et la lune » ne faisaient qu’un à l’origine.

47 – La pénombre du soleil est la vitalité de la vraie lune : « la caverne de la lune » ne se trouve pas sur la lune mais sur le soleil. Voilà pourquoi on l’appelle « caverne de la lune ». autrement il suffirait de dire « la lune ».

48 – Le blanc de la lune est la lumière du vrai soleil. La présence de la lumière solaire sur la lune correspond à ce qu’on appelle la « racine du ciel ». Autrement in suffirait de dire « le ciel ».

49 – Quand le soleil et la lune sont déparés, ils  ne sont sue moitiés et ne forment un tout que lorsqu’ils s’unissent. Ainsi en va-t-il d’un homme et d’une femme qui ne peuvent former une famille…

50 – Mais il est difficile de donner une représentation concrète de la Voie. L’homme et la femme séparés demeurent des individus, tandis que  le soleil et la lune cessent de former une entité complète s’ils sont séparés. Mes paroles ne font que souligner la communion et je ne vois pas de dualité…Vous vous attachez à la séparation de sorte que vos yeux sont sous son empire.

9 – Ériger les fondations en cent jours

1 – Il est dit dans l’une des Écritures du « sceau de l’esprit » :  » Le souffle remontant se mêle, le travail de cent jours est efficace« . Il faut généralement cent jours pour ériger les fondations avant d’accéder à la vraie lumière. actuellement vous travaillez encore avec la lumière des yeux plutôt qu’avec le feu de l’esprit, le feu de l’essence, la torche de la sagesse.

2 – Retournez la pendant cent jours et l’énergie vitale sera suffisante pour que jaillisse spontanément le vrai yang : le vrai feu naturellement présent dans l’eau. Si vous pratiquez ainsi, vous arriverez naturellement au rapport et à la formation de l’embryon. Vous serez alors dans le ciel de l’inconnaissance et l’enfant se’ développera. Mais que vous nourrissiez des concepts et vous vous retrouverez aussitôt dans le mauvais chemin.

3 – Cent jours pour ériger les fondations ne sont pas cent jours. Un jour pour ériger les fondations n’est pas un jour. Une respiration pour ériger les fondations ne se rapporte pas vraiment à une respiration. Le souffle est votre esprit, votre esprit est l’esprit originel du souffle. La montée et la descente, la séparation et l’union procèdent toutes de l’esprit. l’être et le non-être, la vacuité et la plénitude sont entièrement le fait de la pensée. Une respiration est retenue une vie entière, pas seulement durant cent jours. Ainsi, cent jours correspondent-ils aussi à un seule respiration.

4 – Les cent jours sont une simple question de maîtrise : trouvez la maîtrise de jour et vous l’utiliserez de nuit.. Trouvez la maîtrise de nuit et vous l’utiliserez de jour.

5 –  L’érection des fondations en cent jours est un précieux enseignement. Les paroles des êtres évolués et accomplis se rapportent toutes au corps humains de même que les paroles des vrais maîtres se rapportent aux disciples. Voilà le mystère des mystères qui est insondable. Quand on voit l’essence on comprend pourquoi les disciples ont besoin d’être dirigés par un maître authentique. Tout ce qui jaillit naturellement de l’essence est mis à l’épreuve.

10 – La lumière de l’essence et la lumière de la conscience

1 – La technique du retournement de la lumière est à pratiquer continuellement, que l’on marche, qu’on reste debout, que l’on s’assoie ou que l’on se couche.L’essentiel est que vous trouviez vous-même l’ouverture du potentiel.

2 – J’ai cité plus haut la phrase suivante : « Cette lumière jaillit dans la chambre vide » Cette lumière n’est pas lumineuse mais, explique-t-on, il s’agit d’une preuve d’efficacité au début, avant qu’on ait vu la lumière.Si vous la voyez sous forme de lumière et que vous fixez votre attention là-dessus, vous tomberez dans la conscience conceptualisation qui n’est pas la lumière de l’essence.

3 – Quand l’esprit forme une pensée, cette pensée est l’esprit actuel. Cet esprit est lumière, il est remède. Lorsqu’on regarde des objets et qu’on les perçoit spontanément tous ensemble, pareille à un miroir qui reflète tout, sans intention de le faire. Mais il suffit d’un instant de discrimination pour que cela devienne la lumière de la conscience. Lorsqu’une image occupe l’espace du miroir, il n’y a plus d’autres images.Lorsque la conscience occupe l’espace de la lumière, quelle lumière reste -t-il ?

4 – Initialement, quand la lumière de l’essence se transforme en pensée, cela donne la conscience. Lorsque surgit la conscience, elle dissimule la lumière qui devient introuvable- non parce qu’il n’y a plus de lumière, mais parce que celle-ci est devenue conscience. Voilà ce que signifie la citation de l’Empereur jaune «  Un son qui se déplace ne produit pas de son mais des échos »

5 – Il est dit dans l’introduction à la réflexion logique du Livre de la Marche héroïque : « Ni dans les objets ni dans la conscience » seulement en localisant  l’organe concerné. Quel sens donner à ce propos ? Les objets sont des phénomènes externes, le prétendu « monde matériel » qui n’a pas de réel rapport avec nous. Si vous cherchez des objets, vous faites erreur en les méprenant pour vous-même.

6 – Tout phénomène est nécessairement attribuable à une cause. La transmission de la lumière est attribuable aux portes et fenêtres, la lumière elle même au soleil et à la lune Lorsque j’emprunte les choses pour me les attribuer, je découvre en fin de compte que « ce n’est pas à moi ». Et quand il s’agit de déterminer le « ce n’est pas à moi » qui décide de son attribution, sinon vous ?

7 – « La lumière est attribuable au soleil et à la lune« . Lorsqu’on voit la lumière du soleil et de la lune, on ne trouve rien à quoi l’attribuer. Bien qu’il n’y ait parfois ni soleil ni lune dans le ciel, jamais il ne manque l’essence de la vision qui voit  la lune .

8 – Dans ce cas-là, peut-on considérer comme sien ce qui distingue le soleil de la lune ? Mais ne savez-vous pas que le discernement se fonde sur la lumière et l’obscurité ? Et, si l’on oublie la lumière et l’obscurité, où est le discernement ? Mais il reste toujours l’attribution de caractéristiques car il s’agit là d’un objet intérieur.

9 – L’essence qui voit est la seule chose qu’on ne puisse attribuer à rien. Mais, lorsqu’on voit le voir, si ce voir n’est pas le  voir, l’essence qui voit est alors aussi attribuable à quelque chose. Cela renvoie à l’essence qui voit, telle qu’elle s’exerce dans la continuité répétitive de la conscience habituelle – ce que les Écritures bouddhiques évoquent en ces termes :« Faire usage de la conscience habituelle et répétitive, c’est faire erreur »

10 – Lorsqu’on fabrique les huit formes d’attribution liées à la perception discriminante, les sept premières montrent que chacune est attribuable à quelque chose de précis et que l’essence qui voit est temporairement conservée comme béquille pour l’adepte. Mais à terme, tant que l’essence qui voit continue à nourrir la huitième conscience, elle reste toujours imputable à quelque chose. Ce n’est que lorsque ce dernier point a été dépassé que se fait jour l’authentique essence qui voit, celle qu’il est véritablement impossible à attribuer à quoi que ce soit.

11 – Retourner la lumière consiste à correctement retourner la lumière primordiale qu’on ne peut attribuer à rien, de telle sorte que n’intervienne aucune pensée consciente.

12 – La cause de la « continuité répétitive » n’est autre que les six sens, mais ce sont eux qui vous permettent d’atteindre l’éveil. Ne pas se servir des objets des sens et des facultés correspondantes ne  signifie pas ne pas se servir des sens, mais n’en utiliser que l’essence.

13 – Retourner la lumière sans tomber dans la conscience, c’est faire usage de l’essence originelle des sens. Retourner la lumière en tombant dans la conscience, c’est user de la nature de la conscience inhérente aux sens. Là se trouve la différence, aussi fin qu’un cheveu.

14 – Quand la méditation s’accompagne d’un effort, c’est la lumière qui se fait jour. Lâchez prise pour que jaillisse la lumière de l’essence? Un cheveu de différence vaut autant qu’un bon millier de kilomètres : aussi autant faut-il faire preuve de discernement.

15 – Tant que la conscience ne s’arrête pas, l’esprit n’est pas vivant. Tant que l’esprit n’est pas vidé, l’élixir ne cristallise pas.

16 – Un esprit purifié est élixir, un esprit vidé est remède. On dit de l’esprit qu’il est purifié quand il ne s’attache plus à rien. On le dit vidé lorsqu’il ne garde plus rien en lui. Mais si l’on s’attarde sur le vide de cette vacuité, c’est que la vacuité n’est pas encore vide. Un esprit vide et qui ne pense pas à sa vacuité, voilà ce qu’on appelle la véritable vacuité.

11 – Les rapports de l’eau et du feu

1 – Quand il y a fuite de l’esprit vital, parce qu l’on s’agite et qu’on a des rapports avec les autres, cela relève du feu. Quand on ramène la conscience dans l’esprit et qu’on la  calme pour l’ancrer au centre cela relève de l’eau. Le mouvement des sens vers l’extérieur relève du feu, leur retournement vers l’intérieur participe de l’eau.

2 – Le yin (à l’intérieur du trigramme feu) se concentre sur la poursuite de l’expérience sensorielle, tandis que le yang (à l’intérieur du trigramme de l’eau) se focalise sur le retournement et le retrait des sens.

3 – L’eau et le feu sont le yin et le yang,  le yin, le yang sont l’essence et la vie, l’essence et la vie sont le corps et l’esprit, le corps et l’esprit sont esprit vital et énergie. Quand vous vous retirez en vous-même pour laisser reposer l’esprit vital et que vous n’êtes plus influencés par les objets, c’est alors que se produit le véritable rapport  (comme c’est le cas quand on se se trouve en état de profond silence méditatif)

12 – Le cycle

1 – Ce n’est pas l’énergie qui compte le plus pour le cycle complet : le sublime secret est dans la maîtrise mentale. Si vous vous interrogez sur le sens ultime du cycle, il aide au développement. Il se perpétue sans qu’on s’en occupe et s’entretient sans intervention de la volonté.

2 – Levez les yeux vers le ciel : il change d’heure en heure pendant 365 jours et pourtant jamais l’étoile polaire ne change de place. Il en va ainsi de l’esprit : si l’esprit est le pôle, l’énergie représente les myriades d’étoiles qui tournent autour de lui. L’énergie qui parcourt les membres et tout le corps étant essentiellement un réseau, n’y appliquez pas toutes vos forces. Raffinez l’esprit conscient, éliminez les points de vue arbitraires et, ensuite le remède se développera.

3 – Ce remède n’est pas une substance matérielle, c’est la lumière de l’essence qui n’est autre que la véritable énergie primordiale.  Mais il faut malgré tout atteindre une grande concentration avant de pouvoir la voir. il n’existe pas de méthode pour la recueillir et ceux qui le disent sont tout à fait dans l’erreur.

4 – Pour qui l’a contemplé suffisamment longtemps la lumière de l’esprit jaillit spontanément. Lorsque l’esprit est vide et que tout laxisme a cessé, on est libéré de l’océan des souffrances.

5 – « Dragon et tigre » aujourd’hui, « eau et feu » demain : tout finit par devenir illusion.

6 – Chaque jour a son cycle, chaque heure de même. Dès qu’il y a interaction de l’eau et du feu, il y a cycle. Notre interaction s’inscrit dans le » mouvement du ciel »

. Tant que vous ne saurez pas directement arrêter l’esprit, il y aura des moments d’interaction et des moments sans interaction.

7 –  Pourtant, le mouvement du ciel ne cesse jamais un seul instant? Quand on sait unir le yin et le yang dans le calme, la terre entière est positive et harmonieuse. lorsqu’on est bien à sa place dans la chambre centrale, tous les phénomènes trouvant simultanément leur épanouissement. voilà la méthode du « se baigner » dont parlent les grands classiques de l’alchimie. Qu’est-ce cela,sinon le grand cycle ?

8 -Quand vous aurez atteint le point où la méditation se produit spontanément, vous ne saurez plus ce que sont le feu et l’eau, le ciel et la terre, qui est responsable de l’interaction, qui provoque un cycle ou deux, ni non plus où trouver la moindre différence entre grand et petit.

9 – Tout est dû à l’opération d’un seul corps qui, bien que paraissant très grand, est aussi fort petit. Chaque fois qu’il amorce un tour, l’univers et tout ce qu’il contient tournent avec lui. Ainsi se trouve-t-il dans le cœur, ainsi est-il aussi infiniment grand.

10 – Le processus alchimique doit finir par devenir spontané. Sinon, le ciel et la terre retourneront d’eux-mêmes au ciel et à la terre, les myriades de choses retourneront aux myriades de choses et vous ne pourrez plus les unir, malgré tous vos efforts. Ce sera comme pendant la sécheresse, quand le yin et le yang sont désunis. Bien que le ciel et la terre ne manquent pas à leur cycle quotidien, finalement on voit tout de même beaucoup  de choses pas naturelles.

11 –  Si vous pouvez contrôler le yin et le yang et les diriger comme il faut, tout naturellement des nuages se formeront et la pluie tombera, les plantes et les arbres seront rafraîchis, les rivières de montagne couleront librement. Et même s’il y a un élément nuisible, il s’évanouira dès que vous l’aurez remarqué. Voilà le grand cycle.

12 – Les disciples posent des questions sur « le minuit vivant »; C’est un point fort subtil. Si l’on insiste pour définir le « vrai minuit » on aura l’air de s’attacher à des formes.. mais comment connaître le minuit vivant sans se concentrer sur des formes et sans montrer ce qu’est le vrai minuit ?

13 – Une fois qu’on connaîtra le minuit vivant, il est certain que le vrai minuit se révèlera aussi Ne font-ils pas qu’un ou sont-ils deux, l’un pas brai, l’autre pas vivant ? Il faut absolument voir le réel Une fois que l’on a vu le réel, tout est vrai, tout est vivant. Si votre « voir »  n’est pas réel, qu’y a-t-il de vivant, qu’y a-t-il de vrai ?

14 – Quand vous verrez continuellement le minuit vivant, vous finirez par atteindre le vrai minuit.Vous serez d’humeur lucide et légère et le minuit vivant s’épanouira graduellement pour devenir conscience intelligente de plus en plus alerte .

13 – Chant propre à inspirer le monde

Le Bouddha a clairement présenté le sens de la vie et de la mort orientés vers un grand but et cela en valait  vraiment la peine.

Lao Tseu s’est plaint de l’existence d’un moi égocentrique et a transmis l’enseignement sur l’esprit ouvert, mais les gens ne l’ont pas compris.

Aussi donnerai-je maintenant une explication générale sur le moyen de trouver le chemin de la vérité :

1 – Omniprésent, le principe du centre, porte le le changement universel.

2 – La nature même de l’authentique équilibre , est le « col mystérieux »

3 -A minuit, à midi et entre-deux, si vous pouvez stabiliser le souffle, …………….

4 – La lumière retourne à l’ouverture primordiale, et toute les fonctions psychiques s’opèrent dans le calme.

5 – L’énergie unifiée se dégage de la source qui produit le remède.

6 – Elle passe à travers le paravent et se transmue, accompagnée de la lumière dorée.

7 – le disque unique du soleil rouge brille d’un éclat constant.

8 -Les profanes ont des idées fausses sur les forces vitales que sont l‘eau et le feu :

9 – Ils les font descendre du cœur aux organes génitaux, ce qui engendre leur séparation.

10 – Comment l’esprit humain peut-il rencontrer l’esprit céleste ?

11 – Si l’on vit en accord avec le céleste, on rencontre la Voie tout naturellement.

12 – Laissez tout objet, de sorte que rien ne surgisse à l’esprit : voici la véritable infinitude de l’origine.

13 – L’espace cosmique est silencieux, les signes ont disparu.

14 – Au col de l’essence et de la vie, on oublie la conscience conceptuelle, on voit la réalité fondamentale.

16 – Apparaît alors la perle qui clarifie l’au, mystérieuse et insondable.

17 – Le paravent des afflictions présentes depuis des temps sans commencement disparaît d’un seul coup.

18 – La capitale de jade envoie une compagnie de neuf dragons.

19 – Marchant à travers cieux,vous grimperez jusqu’à la grand porte du ciel,

20 – Maître du vent et de l’éclair vous déchaînerez le tonnerre.

21 – Figer l’esprit et calmer le souffle sont des techniques de néophyte ; se retirer pour se cacher en secret, voilà le calme éternel.

22 –Extrait des sœurs immortelles

  • « Après minuit et avant midi, tandis que l’énergie passe
  • Calme le souffle et assieds-toi.
  • Tandis que l’énergie passe au travers
  • Le double col à mi-chemin de la colonne vertébrale,
  • Et passe ensuite par le cerveau,
  • Gagnant le pouvoir de l’énergie,
  • Contemple le soi.
  • Trouve l’ancêtre de ta propre maison.
  • Le tonnerre gronde dans la terre,
  • Déclenchant la pluie sur la montagne.
  • Attends jusqu’à la lessive,
  • Et les jaunes pousses pointeront du sol,
  • Saisis l’essence dorée de la vitalité,
  • et verrouille-la fermement.
  • Feu, métal et bois,
  • Pour produire le dragon et le tigre. »

Après minuit et avant midi ne signifie pas des heures mais l’eau et le feu. Calmer l’esprit veut dire que, bien centré en soi-même, on retourne à la racine avec chaque respiration. « Assis » signifie que l’esprit ne bouge pas.  » le milieu de la colonne vertébrale, là où les côtes se rejoignent »ne se rapporte pas aux vertèbres mais à la grand-route qui mène directement à la capitale de jade. Quant au « double col« , la formule renferme un sens ineffable.  » Le tonnerre gronde dans la terre et fait tomber la pluie sur les montagnes » parle de la montée de l’énergie vraie.  » les jaunes pousses qui pointent du sol » se rapporte au développement du remède. Ces deux cours versets sont exhaustifs : ils décrivent clairement la route de mise en pratique. Ce ne sont pas des paroles propres à induire la confusion.

Pour effectuer le retournement de la lumière ; il faut pratiquer avec détermination sans faille : recourez  à la vraie respiration pour stabiliser la vigilance dans la chambre centrale. Quand vous aurez longtemps pratiqué ainsi, vous goûterez une communion naturelle avec l’esprit et vous atteindrez la transmutation.

Tout cela repose sur le fait de calmer l’esprit et de stabiliser l’énergie. Quand l’esprit  est oublié et que l’énergie » se fige », c’est signe d’efficacité de la pratique. la vacuité de l’énergie, du souffle et de l’esprit est ce qui forme l’élixir. L’unité de l’esprit et de l’énergie correspond à l’incubation. Clarifier l’esprit et en voir l’essence, c’est comprendre la Voie.

Pratiquez avec diligence : il serait dommage de perdre votre temps ! Si vous restez un jour sans pratiquer, ce jour-là vous êtes un fantôme. Si vous pratiquez ne serait-ce que pendant une seule respiration, pour cette durée  de cette inspiration-là vous êtes un immortel éveillé. Donne-vous à cette tâche !

 

 

 

 

 

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